Cela fait plusieurs mois que tu hésites à quitter ton job.
Tu as pris le temps de te renseigner sur les différentes possibilités.
Tu as pesé le pour et le contre, évalué les avantages et les risques.
Désormais, tu te sens prêt.e à négocier ta rupture conventionnelle. Avant de crier victoire, garde en tête qu’il te reste une mi-temps à jouer.
Chez Hisse & Haut, on rencontre encore trop de personnes déçues de leurs négociations. Souvent, elles n’étaient pas assez préparées pour affronter ce moment délicat.
Voici 5 conseils pour négocier sa rupture conventionnelle que tu dois savoir pour que les choses se passent au mieux.
1. Ne considère pas que tu as le droit à une rupture conventionnelle
Parfois, tu peux penser que tu obtiendras gain de cause facilement. On préfère ne pas prendre de gants et te partager notre expérience : ce n’est pas parce que tu travailles dans l’entreprise depuis des années qu’elle va t’accorder une rupture sans contrepartie. Eh oui… Ce n’est pas parce que ton travail est irréprochable et que tu es impliqué.e, que tu t’entends bien avec ton manager que ton entreprise va te l’accorder. On constate d’ailleurs que l’effet inverse se produit souvent. Plus tu as d’ancienneté, plus ton départ sera coûteux et donc plus il pourrait avoir des réticences à te laisser partir. Et si tu es considéré.e comme un “bon élément”, ton entreprise peut chercher à te retenir ! Tu as donc forcément intérêt à soigner tes arguments. Tu as aussi tout intérêt à prendre en compte les intérêts de ton entreprise dans ta proposition pour ne pas crisper ton interlocuteur.
2. N’hésite pas à demander de l’aide
Les représentant.es du personnel sont là pour t’écouter et te conseiller. Leur connaissance de l’entreprise – et d’autres cas de négociation de rupture conventionnelle – te sera d’une grande aide pour préparer les arguments pertinents selon le contexte de l’organisation. Aussi, n’hésite vraiment pas à les solliciter ! Ils peuvent d’ailleurs aussi être présent.es le jour J. Si ton entreprise n’a pas de représentant.e, tu as deux possibilités :
- demander à un collègue ou à ton responsable hiérarchique de t’accompagner
- faire appel à un conseiller des salariés choisi dans la liste dressée par la DIRECCTE
En effet, bon à savoir : plusieurs études ont montré que la présence d’un tiers a un impact sur les comportements des personnes. Cela peut donc faciliter les échanges lorsqu’il faut négocier sa rupture conventionnelle, à condition bien sûr de bien prévenir ton interlocuteur en amont !
3. Évite d’attendre que la maison ait brûlé pour tirer la sonnette d’alarme
Ta demande de rupture aura plus de chances d’aboutir si elle n’arrive pas comme un cheveu sur la soupe. L’effet de surprise, cela peut être sympa en privé, mais cela crée souvent de la crispation au niveau professionnel. Aussi, n’hésite pas à préparer le terrain lors des entretiens avec ta hiérarchie :
- souligne tes difficultés, tes doutes et tes questionnements
- fais part de tes nouvelles envies
Ouvrir des espaces de communication peut aussi te permettre d’évoluer en interne, contre toute attente ! Cela peut aussi te permettre d’aménager ton temps de travail et te permettre d’expérimenter à d’autres niveaux.
4. Anticipe une transition douce
Veille à ce que la continuité se fasse dans de bonnes conditions. Par exemple, tu peux proposer des profils / CV de personnes compétentes qui pourraient te remplacer. Tu peux insister aussi sur les économies qui pourraient être réalisées si tu as de l’ancienneté ou sur le coût caché de la démotivation. Tu peux aussi t’engager à :
- former les nouvelles recrues
- préparer un guide pour le nouvel arrivant avec tes leçons
Romain, un des participants à notre Parcours a proposé à son employeur de rédiger la bible de son métier et de le transformer en wiki interne.
Ainsi, il a documenté toutes les procédures, les informations pratiques ainsi que ses conseils et leçons pour les nouvelles recrues. Dans tous les cas, n’oublie pas que le recrutement est un point souvent épineux pour les employeurs.
5. Ne sois pas trop rigide
Ici, il faut que tu sois clair.e sur tes priorités :
- Est-ce que ta priorité c’est de disposer d’un délai pour valider et lancer ton projet ?
- Est-ce que ton indemnité de départ est clé pour réaliser ton projet ?
Tu peux rassurer ton employeur en lui confirmant ton souhait de mener à bout les différents projets sur lesquels tu travailles. Tu peux aussi montrer que tu es ouvert.e à ses suggestions et que ta proposition n’est pas fermée. L’essentiel c’est que ton interlocuteur sente que tu prends aussi en compte son intérêt. Dans tous les cas, un de tes leviers de négociation est d’être flexible sur les dates. Bien sûr, ce n’est pas toujours évident. Si tu n’es plus motivé.e par ton métier, il y a de fortes chances pour que tu aies envie de tout plaquer et quitter ton entreprise le plus rapidement possible. Toutefois, la patience est une qualité sous-estimée qui te servira quel que soit ton parcours ;).
Tu veux avoir davantage de conseils ?
N’hésite pas à lire notre autre article sur le sujet : Comment négocier et obtenir une rupture conventionnelle ?