Chemins de Traverse #43 – Mathilde Le Loup

Eco-anxiété et perte de sens : comment prendre un nouveau cap ?

Caroline Le Moigne PSSST sans tralala

En quelques mots, qui es-tu ?

Je m’appelle Mathilde LE LOUP, j’ai 47 ans, je suis mariée et j’ai deux filles de 14 et 17 ans. J’habite à Lyon depuis 15 ans, ayant grandi à Grenoble. J’aime les balades dans la nature et la lecture, la solitude et le calme donc, mais aussi ma famille et mes amis 😊

Quel est ton parcours professionnel ?

Mon parcours professionnel a toujours été orienté vers l’écologie : j’ai débuté mes études dans le Droit en vue de partir vers le Droit de l’environnement. Ce domaine n’étant pas mûr, j’ai bifurqué vers la mobilité durable, ce qui m’a permis d’occuper des postes de cheffe de projet en collectivité territoriale pendant 20 ans.

Mais j’y vivais une perte de sens et d’impact. Sur mon temps partiel, je me suis alors dirigée vers les associations et le montage de projets de proximité : j’ai d’abord été bénévole 5 ans à Anciela, et aujourd’hui je suis co-référente du composteur de ma copropriété et je co-monte un atelier d’auto-réparation sur Villeurbanne.

Vu que je trouvais que je n’y consacrais encore pas assez de temps, j’ai intégré un Mastère spécialisé en écologie (niveau bac+6) en septembre dernier, pour acquérir des outils et méthodes me permettant de travailler dans les grands domaines de l’écologie et donc sortir de ma spécialité.

Entre deux, j’ai fait le Parcours NOUVEAU CAP !

Quel a été ton déclic pour entamer une transition pro ? 

Je me suis sentie de moins en moins en phase avec mes postes et mon métier.

J’ai alors essayé des méthodes bien-être (méditation, écriture, psy, …) et j’ai entamé des réflexions pour aller mieux, tout en postulant ailleurs. Mais mes candidatures me cantonnaient à des cases.

En parallèle, j’ai fait des recherches sur le métier de maitre composteur, j’ai étudié la faisabilité de la création d’un réseau d’assistantes maternelles écologiques, et au final, j’ai fait une dizaine d’enquêtes métier.

Pourquoi avoir choisi le Parcours NOUVEAU CAP ? 

Je faisais des hypothèses diverses et tous azimuts, même si je savais que je voulais travailler dans l’écologie.

Je me sentais seule dans mes doutes, avec des objectifs assez flous. Je voulais rencontrer des gens comme moi et me faire aiguiller, voire m’aider à aiguiller mon cerveau… j’étais dans une période où j’avais carrément l’impression qu’il m’échappait et qu’il faisait ce qu’il voulait !! et je n’avais jamais eu cette sensation avant…

Qu’est-ce que t’a apporté le Parcours NOUVEAU CAP ? 

La méthode du parcours m’a donné un cadre : les rencontres étaient régulières, fréquentes sans l’être trop, et le Parcours court sans l’être trop non plus.

J’ai pu y réfléchir et avancer doucement, mais surement, pendant les séances et entre elles. J’ai pu creuser ce que je voulais vraiment, ce pour quoi je suis faite, ce que je pouvais penser (et m’autoriser à) obtenir, et j’ai échangé des moments forts et utiles avec un groupe de pairs bienveillants. Je me suis sentie entourée et coachée pour y voir plus clair à la fin du parcours. Les encadrants étaient prévenants, efficaces, à l’écoute et sans jugement. Coup de cœur pour la plante qui grandit avec nous !

Niveau pro où en es-tu aujourd’hui ? Et qu’est-ce qui fait sens pour toi dans ta vie pro/perso ?

Je suis donc encore en reprise d’études, sur un an. J’ai suivi 5 mois de cours et je commence 7 mois de stage dans une association : j’y travaille sur l’économie circulaire, et l’économie de la fonctionnalité et de la coopération.

Dans mes futurs postes, je cherche à orienter mon expérience de cheffe de projets, complétée par les apprentissages du Mastère, vers la réduction des déchets, le réemploi et l’économie circulaire, qui sont pour moi des enjeux prégnants de l’indispensable transition écologique qui s’annonce.

Je vise aussi des postes plus généralistes, tels que chargée de mission Transition écologique ou Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE).

Je suis ravie de ce virage professionnel, moi qui voulais avant tout ne pas avoir de regret de ne pas avoir essayé de le prendre !

Étant éco-anxieuse, il était aussi important pour moi d’agir le plus possible dans l’écologie, et d’avoir l’impression d’y être utile.

Quels conseils donnerais-tu à des personnes actuellement en quête de sens ?

N’hésitez pas à changer de voie pour trouver un sens à votre rôle professionnel !! On travaille longtemps !

Financièrement, ça peut être compliqué, mais il y a toujours des solutions quand on veut, et des aides existent. Il faut aussi parfois lutter contre ses proches qui ne comprennent pas nos démarches… mais ça vaut le coup de les convaincre !

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