En quelques mots, qui es-tu ?
J’ai 36 ans et j’ai engagé une reconversion professionnelle dans le domaine du numérique il y a un an et demi pour devenir développeuse en Intelligence Artificielle. Avant ma reconversion, je n’avais jamais touché une ligne de code et j’avais un très mauvais a priori sur l’intelligence artificielle mais cela a changé.
Je suis sociable, très curieuse, intègre et sensible. Je suis très attachée à la bienveillance sociale et environnementale. Etant une sorte de « couteau suisse » j’ai parfois du mal à me sentir légitime dans un monde où l’hybride est encore synonyme de « risque ».
Quel est ton parcours ?
Mon parcours professionnel est atypique. Ma formation universitaire en Géographie, spécialisée en aménagement du territoire et en transport m’a conduite à travailler chez Keolis Lyon.
Au bout d’un an et demi en entreprise, j’ai décidé de partir en Australie. J’ai voyagé tout en travaillant pour financer cela. Mes rencontres lors de ce voyage m’ont fait comprendre que je n’étais pas seule dans ma quête de sens, on était des milliers comme moi ! Je n’ai pas eu « la grande révélation » rêvée mais j’ai décidé qu’en rentrant en France je travaillerai là où il y a des interactions humaines.
J’ai commencé par une plateforme téléphonique pendant 6 mois (oui ça ne faisait pas rêver mais il fallait bien se loger et manger). J’ai ensuite brièvement accompagné un ami sur le développement de son produit avant de saisir l’opportunité de travailler en tant qu’assistante d’éducation dans les collèges et lycées.
Après 2 ans dans le monde de l’éducation nationale, j’ai décidé de changer à nouveau et me suis faite accompagner par Pôle Emploi pour un bilan de compétences.
En parallèle, j’ai eu l’opportunité d’un entretien chez Adecco pour devenir chargée de recrutement. C’était parfait mais je n’avais ni diplôme, ni expérience dans ce domaine. Mon courage, mes compétences transverses et ma forte motivation m’ont permis de collaborer avec Adecco pendant 1 an. Une expérience incroyable qui m’a fait réaliser que je voulais entreprendre par la suite.
N’ayant pas assez de fond ou de confiance en moi pour démarrer une aventure seule, je suis devenue responsable d’un Food Truck pour un patron formidable.
J’ai appris que le travail pouvait aussi être récréatif mais être responsable d’un Food Truck n’est pas toujours facile. C’est un métier très exigeant qui demande beaucoup d’investissement.
Comment est venu ton désir de changement ? Et quel a été ton déclic ?
Je vais vous parler de mon désir de changement le plus récent car vous l’aurez compris, tout au long de ma vie je n’en ai pas eu un seul mais plusieurs.
J’ai réalisé que j’avais fait le tour du Food Truck et que je n’avais pas envie de m’aventurer davantage dans les métiers de la restauration. Alors, j’ai tout quitté pour rejoindre ma compagne au Québec, en 2019 pour 6 mois. C’était très bien, j’allais prendre du temps pour moi, pour construire ma vie perso, voyager et en profiter pour faire le bilan des 10 dernières années.
Pendant ces 6 mois, je me suis posée beaucoup de questions et fais beaucoup de recherches et j’ai identifié la voie du numérique mais clairement, je n’avais pas encore de métier en tête. En revenant en France, j’ai décidé de me former.
Qu’est-ce qui t’a permis de passer de l’envie à l’action ? Quels ont été tes leviers ?
Clairement, le chômage partiel dû à la Covid 19. J’avais tout le temps nécessaire pour m’auto-former en tant que développeuse Web. J’ai acheté une formation en ligne et je me suis mise au travail pendant 1 mois, 8h/17h, devant mon ordi à apprendre à coder en HTML et CSS. Avant, je n’avais jamais touché une ligne de code. J’ai voulu compléter ça par une « vraie » formation car j’avais besoin d’aide et je voulais faire la différence. L’univers m’a répondu ! Je suis tombée sur une information collective en ligne de l’organisme de formation Simplon sur leur formation « Développeur en Intelligence Artificielle ».
Quels freins as-tu rencontrés ? Et comment les as-tu surmontés ?
L’image que j’avais de l’Intelligence Artificielle a été mon plus gros frein. Je me suis renseignée et me suis rendue compte que ma croyance était complètement limitée et limitante ! J’ai découvert tout un monde, où des algorithmes pourraient optimiser des process, sur des domaines comme la logistique et avoir un impact positif sur l’écologie, le bien-être au travail, redonner de l’espace à la valeur ajoutée humaine par des outils concrets!
J’ai fait évaluer mon dossier par la responsable de la formation et puis je me suis lancée à fond dans le dossier de candidature. 14 places pour 80 demandes. Mon profil a été retenu.
J’ai dépassé mes freins par l’action, par le travail, tout au long de la formation je suis restée curieuse et j’ai décidé que c’était OK de ne pas performer du 1er coup. Finalement, c’est le processus normal. L’important c’est de faire de son mieux pour atteindre ses objectifs et si des portes doivent s’ouvrir, elles s’ouvriront.
Aujourd’hui, où en es-tu ? Et qu’est-ce qui fait sens pour toi dans ta vie pro/perso ?
Je viens de terminer mon alternance chez Sanofi Pasteur en tant que développeuse en Intelligence Artificielle. J’ai été accompagnée par des équipes bienveillantes et brillantes, dans une entreprise aux moyens permettant l’innovation et la performance. C’était très enrichissant ! Ça m’a demandé beaucoup de travail et d’investissement. Il y a un an et demi, je ne savais rien de cet univers et depuis, un monde s’est ouvert à moi, avec tant de possibilités. Alors, je me dis que les seules limites existantes sont celles que l’on se met.
Et cela a payé puisque je suis en processus de recrutement avec Sanofi !
Quels conseils donnerais-tu à des personnes actuellement en questionnement ?
Je suis une fervente adepte du « faire pour savoir ». L’action est pour moi la meilleure des réponses aux questionnements. Donc, si tu as des questions sur un domaine, une envie de transition, d’évolution, de changement radical, il n’y a rien de mieux que de tester pour voir comment tu réagis.
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