En quelques mots, qui es-tu ?
Je m’appelle Elodie et je pense naïvement être une utopiste ! Pourtant je suis issue de bac+5 en gestion des entités commerciales et j’ai conscience des réalités économiques de nos vies… mais je ne peux m’empêcher de rêver à un monde meilleur motivé par les petits changements de chacun.
Quel est ton parcours ?
Issue de Sup de Co, je voulais travailler dans le sport à grande échelle, j’ai donc intégré le groupe GL Events.
Au début je gérais les évènements parisiens autour de la Fashion Week essentiellement. Mais ce n’était pas vraiment mon univers.
Après 3 ans, le rythme de ma vie parisienne ne me convenant pas, je décide de quitter GL. Je suis alors rattrapée par un autre département du groupe qui me propose de rester. Je m’y épanouis pendant 7 ans. J’y trouve des challenges me correspondant dans le sport et l’international : les JO de Londres, Coupes du Monde, Jeux Panaméricains, …
Mais aussi des évènements initiant en moi une graine de réflexion, de désaccord, de manque de sens. Le début du changement a été amorcé à travers la crise environnementale qui représente pour moi un enjeu de société majeure et qui était sous-estimé dans mon groupe. Je ne retrouvais pas les valeurs humaines d’unité, de solidarité, d’épanouissement personnel, d’équilibre,… Et je ne me retrouvais pas non plus dans cet environnement professionnel dont le modèle me semblait dépassé et de plus en plus éloigné du monde que je voyais émergé à travers les actualités de l’ESS par exemple.
Comment est venu ton désir de changement ? Et quel a été ton déclic ?
La prise de conscience a été progressive, liée à plusieurs dissonances, déceptions mais aussi à des rencontres, des lectures… Le magazine « Agir à Lyon » de l’association Anciela m’a aidé à voir les initiatives réelles autour de moi. J’avais besoin de proximité pour concrétiser cette possibilité de changement. J’avais également quelques ami.e.s qui partageaient mes questionnements, même s’ils étaient moins avancé.e.s dans leur désir de changement.
Le déclic correspond au moment où je me lève le matin en mode automatique et où rien ne me stimule dans cette journée, qui n’a pourtant pas encore commencé ! Là je me suis bien rendue compte que cela ne pouvait pas durer et que je devais me reprendre en main et passer à l’action.
Qu’est-ce qui t’a permis de passer de l’envie à l’action ? Quels ont été tes leviers ?
L’ aspect financier joue un rôle évident. Pouvoir négocier une rupture conventionnelle me permettait de prendre le temps de cette quête de sens, sans le stress de ma gestion quotidienne et du regard des autres parfois plus angoissés que moi. C’était essentiel pour moi dans mon passage à l’action !
Quels freins as-tu rencontrés ? Et comment les as-tu surmontés ?
J’étais intimement persuadée d’avoir pris la bonne décision et d’avoir besoin de ce temps. Mais comment l’utiliser ? Comment me reconnecter avec le sens que je voulais donner à ma nouvelle carrière ? C’était là mes plus grands freins !
J’avais envie de tout et de rien en même temps. Dans cette phase de « touche à tout », j’ai intégré des associations, des projets, des groupes de réflexion. J’y ai rencontré beaucoup d’acteurs de l’ESS lyonnais : Anciela, The Greener Good, Mouvement de Palier, séminaire APEC, Maison de l’environnement, … , et c’est à ce moment là, après avoir quitté mon job, où je me suis lancée dans le Parcours Hisse et Haut. Avec comme objectif d’y voir plus clair et d’avoir une structure qui m’aide à poser mes envies, même si je n’avais aucune idée d’où cela allait me mener !
Aujourd’hui, où en es-tu ? Et qu’est-ce qui fait sens pour toi dans ta vie pro/perso ?
A l’issue du Parcours, j’avais beaucoup changé d’avis, mais pas vraiment trouvé de job qui me correspondait parfaitement. Bien sur il y avait des pistes, mais j’en suis surtout ressortie avec une assurance et des mots définissant ce qu’était ma quête de sens, à cette étape de ma vie.
Le job je l’ai trouvé par hasard, en discutant. En octobre, j’ai entamé une formation de Manager de Centre Ville. J’ai écouté des témoignages, appelé des managers au culot pour parler de leur métiers et je m’y suis retrouvée. En tout cas, mes valeurs croisaient cette mission de développement territoriale orientée vers l’humain et le mieux vivre ensemble.
C’est un métier encore peu connu. C’est la première année qu’une formation est créée pour former au métier de Manager de Centre Ville. Elle est dispensée par le Conservatoire National des Arts et Métiers de Paris. Sur la promotion de 12 personnes, nous étions tous en reconversion et seulement deux à être encore en recherche d’emploi, les autres exerçaient en parallèle le métier de Manager.
Je serais diplômée cet été et postule déjà à des offres d’emploi dans la région.
Quels conseils donnerais-tu à des personnes actuellement en questionnement ?
Pour moi, le doute fait partie de la réflexion. Mon conseil serait vraiment de s’écouter, de prendre le temps de ne pas savoir ni où, ni pourquoi on va dans une voie, et surtout se faire confiance.