Qui êtes-vous ?
J’ai un parcours un peu atypique.
Je suis passé par la fac de droit puis, j’ai pris un poste de responsable de salle dans un restaurant (j’y bossais en tant qu’étudiant). Et à 24 ans : « je vais faire ça toute ma vie ? »
Le contact client est exceptionnel, mais la charge de travail lourde. J’analyse le marché du travail, grosse vague de départs en retraite dans le secteur des assurances. Je commence un BTS Assurance en apprentissage. J’ai travaillé en agence, j’ai ensuite intégré les équipes de courtiers en assurance.
Puis découverte du mot Permaculture et là, c’est le drame. Quête de sens…
Je suis depuis 10 ans dans le groupe Sergic, j’aime cette entreprise à taille humaine et j’ai switché vers un poste de chargé de mission transition environnementale grâce à mon engagement personnel autour de l’écologie.
Pourquoi avez-vous décidé de vous mobiliser en interne sur des sujets d’engagement / RSE / de transformation ?
Je suis convaincu de la nécessité d’agir à mon niveau de citoyen et je le fais.
Mais gros dilemme. Faire pipi sous la douche ne suffit pas pour agir et tendre vers une sobriété collective. Je suis sorti du schéma du consommateur pour aller vers celui du consomm’acteur. Alors, je me suis dit qu’il était indispensable de faire entrer la sobriété dans ma boîte.
J’ai animé des ateliers autour de la réduction des déchets, j’ai sensibilisé sur les consommations d’énergie. Et grâce à mon manager, j’ai pu me former : maître composteur, animateur en agroécologie, formation à la méthode de calcul du bilan carbone.
J’ai fait preuve de patience en échangeant avec les dirigeant·es de l’entreprise sur la nécessité d’agir pour rendre l’entreprise plus vertueuse. Nous allons devenir une entreprise à mission !
Qu’avez-vous mis en place et étiez-vous soutenu en interne ?
J’accorde beaucoup d’importance aux contacts. Alors, j’ai animé des ateliers avec mes collègues. Atelier « faire ses produits ménagers maison », atelier de yoga du rire, atelier pour prendre soin de son jardin intérieur, atelier « Viens on s’met au vert » pour faire découvrir le bilan carbone à mes collègues et le calculer ensemble, atelier de création de poésie de papier.
J’ai accompagné notre filiale Twenty Campus dans sa démarche verte.
Je suis soutenu en interne et la direction accompagne ma transition professionnelle.
J’aimerais à terme soutenir et accompagner les projets alternatifs dans nos immeubles : création de jardins partagés, installation de composteurs collectifs, création de zones dédiées à la biodiversité.
Quels ont été / sont les obstacles que vous avez rencontrés ?
Dans une entreprise de grande taille, il est parfois compliqué de fédérer et de convaincre de la nécessité d’agir.
Comment avoir de l’impact, à qui m’adresser, comment communiquer sans parasiter le travail quotidien des collègues sur le terrain, tous ces questionnements sont parfois frustrants face à la conscience de la nécessité qu’il faut agir aujourd’hui.
Je dois aussi prendre conscience que les pratiques visant à faire changer de méthode prennent du temps. Ma prise de conscience personnelle s’est faite sur un temps long donc je dois faire aussi preuve de patience, ce qui me fait parfois défaut. J’ai de temps en temps rencontré des résistances, par exemple en tentant de favoriser les repas végétariens sur les temps de réunions entre équipes.
Quels impacts avez-vous vus sur vos actions initiées ?
Le premier impact, c’est qu’après avoir attendu plusieurs années, j’ai été identifié comme personne-ressource en interne sur les questions écologiques et environnementales.
J’ai donc eu une proposition de transition interne pour passer de chargé de clientèle en assurance à chargé de mission transition environnementale.
L’ouverture de la direction de l’entreprise m’a permis de communiquer et surtout de faire prendre conscience que le contexte ne nous permet plus d’attendre et qu’il faut agir. Actuellement, nous faisons les démarches pour devenir entreprise à mission dont l’un des trois piliers est la nécessité de limiter notre empreinte environnementale.
Où en êtes-vous maintenant ? Quelles sont vos réussites et vos enjeux actuels ? Comment pensez-vous procéder pour poursuivre votre démarche ?
Depuis novembre, j’ai pris mes nouvelles fonctions.
J’ai d’abord analysé l’organisation de l’entreprise. Nous avons formé plus de 90 collègues à l’action climatique en animant des fresques du climat et des fresques de la renaissance écologique. Je me forme à la méthode de calcul du bilan carbone pour entamer cet état des lieux en interne. Je devrais m’atteler ensuite à animer et faire vivre le comité de pilotage du plan de transition.
Les prochaines étapes : sensibiliser mes collègues et aussi nos client·es à l’action climatique pour tendre vers des modes de vie plus sobres et respectueux de la planète. J’ai aussi créé une entreprise de création de potager et j’interviens dans une MJC (Maison des Jeunes et de la Culture) un après-midi par semaine, c’est pour mon équilibre personnel en accord avec mon manager.
Quels conseils donneriez-vous à des collaborateur·ices / managers qui souhaitent faire bouger les lignes dans leur entreprise ?
Soyez curieux du/des sujets qui vous animent.
N’hésitez pas à créer des liens et à vous faire connaître en interne.
Formez-vous, lisez, écoutez, apprenez et surtout, créez-vous un réseau solide d’acteurs engagés.
Impliquez-vous, à titre personnel, je suis bénévole et acteur dans des associations locales, je suis actif sur les réseaux sociaux et j’ai à cœur de sensibiliser à mon échelle et à mon niveau.
Il faudra faire preuve d’humilité et de patience, mais vous allez y arriver !
Le témoignage de Thomas Desbonnez vous a inspiré ? Echangez avec lui sur LinkedIn.
Pour ne pas manquer le prochain témoignage inspirant d’un·e ‘changemaker’ qui fait bouger les lignes de son organisation : !💌