Chemins de Traverse #18 – Patrick Chvedoff

Patrick Chvedoff,
Fondateur du Collectif CECSY

« J’ai trouvé la confiance de passer du rêve à l’action »

1/ En quelques mots, qui es-tu ?

J’ai 45 ans et je suis né dans la région lyonnaise. Je pense être d’un naturel joyeux et optimiste.
Plus jeune, on me décrivait comme entêté, aujourd’hui on me dit pugnace. Un défaut qui est devenu une qualité.
Mon plus grand plaisir est d’être au contact de la nature et des audacieux utopistes !

2/ Et si tu nous parlais un peu de ton parcours…

Au lycée, je voulais devenir médecin humanitaire. Avec beaucoup de regrets, mon contexte familial m’y a fait renoncer.
Suite à de courtes études décevantes, mon premier job de conducteur de travaux dans le BTP m’a fait percevoir ce que je ne voulais plus connaitre : la pression constante et l’odeur du ciment.
J’ai alors entrepris 3 reprises d’études sur une période de 10 ans, dans le domaine de la qualité, du développement durable, puis dans le risk management.
A chaque fois, j’ai pu me rapprocher un peu plus de ce qui me faisait vibrer, d’une forme d’épanouissement.
Dans un grand groupe, j’ai ainsi pu piloter la conduite du changement et la gestion des risques majeurs (industriels, naturels,systémiques…). J’ai également eu la chance de pouvoir travailler pour le Grand Lyon dans le cadre d’un projet de prospective.

3/ A quel moment as-tu décidé de changer de voie et te lancer ?

J’ai toujours cherché l’utilité profonde de chacun de mes efforts.
Je suis capable du meilleur lorsque l’enthousiasme me porte, et du pire lorsque la routine s’installe.
Pendant 15 années, je me suis employé à trouver quelle était ma place dans l’entreprise et dans la société.
Je crois que j’ai eu 3 déclics :

  • Le premier : vers 25 ans lorsque deux accidents coup sur coup me mettent en arrêt de travail pendant presque un an.
    Je me suis dit  « c’est un signe, ton corps t’envoie un signal que tu devrais écouter ».
  • Le second : à 33 ans, lorsque j’échoue à un concours interne. Je me suis dit « si l’entreprise ne veut pas de moi, je réussirai encore mieux sans elle !« . Et c’est ce qui c’est produit.
  • Le troisième : il y a maintenant deux ans, grâce au harcèlement moral de mon hiérarchique, je trouvais le courage de sortir de l’entreprise dans laquelle j’avais fait presque 20 ans de carrière Je mettais alors fin à 5 années d’allers-retours quasi quotidien entre Lyon et Paris avec des amplitudes de travail dépassant régulièrement 12h.J’avais atteint le niveau de non-sens ultime.

4/ Et maintenant ?

Le plus important, je pense, est que j’ai découvert qu’en sortant de ma zone de confort (un salaire confortable garanti…), je devenais beaucoup plus créatif, audacieux  et prenant progressivement pleinement  conscience de mes talents.
Grâce à un coaching brillant, j’ai trouvé la confiance de passer du rêve à l’action.
Depuis plusieurs années, je me disais que ce serait formidable de pouvoir bâtir de vrais éco-villages pour plusieurs centaines de personnes, d’en faire une norme plutôt qu’une alternative.
Le temps du chômage m’a permis de parler de ce projet à tous ceux que je croisais, et d’en parler comme d’une réalité.
C’est ainsi qu’en 3 mois, j’ai rencontré 9 autres personnes, qui comme moi avaient cette envie de rendre possible un vivre-autrement à grande échelle. Nous avons rapidement créés une association, le Lab CECSY, pour imaginer en intelligence collective des lieux de résilience et de symbiose.

Aujourd’hui, nous sommes potentiellement une trentaine à imaginer basculer d’un job classique à une aventure coopérative avec comme raison d’être l’accompagnement de territoires et d’entreprises vers des transition heureuses, désirables.

Nos transitions intérieures stimulantes nous ont donné le courage d’aider des transitions collectives.
Le « je » isolé, est devenu un « nous », un nous qui est maintenant convaincu que les risques d’effondrements que nous ressentons sont une occasion unique dans l’histoire de l’humanité de reprendre collectivement notre destin en main.

5/ Que dirais-tu à des personnes en questionnement par rapport à leur travail  ?

J’en donnerai 6 :

  • D’urgence, appliquez la méthode de l’Ikigaiafin de trouver votre raison d’être !
    Première étape avant d’imaginer par quelle contribution unique vous allez pouvoir faire profiter le monde de vos talents
  • Pratiquez la visualisation de la réussite de votre projet de vie…et le pouvoir de l’attraction vous apportera de très belles synchronicités
  • Accordez-vous régulièrement des périodes de recul, de lâcher prise sur ce que l’on vous êtes en train de faire, sur votre trajectoire (ce peut être un bon bilan pro, un coaching, une retraite, ou un congé sabbatique)
  • Osez travailler sur vos facteurs limitants, ceux qui vous empêchent de vous réaliser (comme la peur de manquer…)
  • Diversifiez vos activités. Aujourd’hui, les jeunes sont à l’aise avec la mixité d’emplois à temps partagé, le freelance…pour les quadra c’est beaucoup plus dur. Parfois, ce peut être un engagement bénévole dans une association qui permet d’avoir le déclic.
  • Ne prévoyez pas tout, agir avec intuition et se laisser surprendre par la magie de la sérendipité !

Le collectif CECSY signifie  CECSY : « Créateurs d’Écosystèmes Construits en SYmbiose ».
Pour en savoir plus : www.bio-scene.org/cecsy

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