Chemins de Traverse #10 – Benjamin Lesage

Benjamin Lesage,
Co-fondateur de l’écovillage Oetopia

« J’invite toutes les personnes […] qui s’interrogent sur ce qu’ils veulent pour eux-mêmes à changer de pays, de boulot, d’activités, à prendre une année pour devenir maraîcher, menuisier, moines ou même vacancier

1/ En quelques mots, qui es-tu ?

1m88, yeux chatain clair, cheveux marrons foncés, en général longs… plus sérieusement, passionné de littérature, entre deux coups de marteau et quelques semis, j’écris des nouvelles et des romans plus ou moins inachevés.
Je joue aussi un peu de guitare mais je suis surtout un papa à mi-temps et j’essaye tant bien que mal de gagner en tolérance envers le monde qui m’entoure.
Je passe le plus clair de mon temps à faire vivre notre projet d’éco-village Eotopia.

2/ Et si tu nous parlais un peu de ton parcours…

J’ai eu un bac S à contre-cœur (je voulais devenir écrivain mais j’étais trop bon en math) puis après avoir raté mes études de droit, de théâtre et le concours Sciences Po, j’ai intégré un IUT gestion.
Diplôme en poche je suis parti un an en échange universitaire aux Pays-Bas à La Haye où j’ai étudié la communication pendant trois ans. J’y ai surtout appris l’anglais, l’espagnol et vivre avec des gens d’un peu partout dans le monde.
C’est aussi là que j’ai ouvert les yeux sur notre belle terre et ce que nous lui faisions. Juste après mon diplôme, nous sommes partis à plusieurs pour un voyage écologique et sans argent dans l’idée d’en faire un documentaire pour inspiré d’autres personnes à agir pour le climat.

3/ A quel moment as-tu décidé de remettre plus de sens dans ta vie pro / perso ?

Ce voyage sans argent m’a complètement bouleversé, j’y ai appris à vivre avec les autres habitants de ce monde, à les accepter tels qu’ils étaient et à comprendre l’impact de ma vie quotidienne sur eux. Le voyage a finalement duré plus de 3 ans pendant lesquels je n’ai pas utilisé d’argent.
Cela a été le « gros déclic », je me suis senti utile pour la première fois de ma vie, j’ai commencé à organiser des événements gratuits pour partager diverses connaissances et de fil en aiguille, avec la complicité de celle qui est devenue ma femme, nous avons commencé à esquisser le projet d’écovillage Eotopia dans lequel nous vivons actuellement. Nous sommes installé.e.s depuis trois ans maintenant, nous recevons des visiteurs/euses régulièrement, organisons un festival chaque année et nous expérimentons au quotidien de nouvelles manières de vivre, plus respectueuse de l’environnement et de nous-mêmes.

4/ Et maintenant ?

Je me sens utile en offrant la possibilité à des jeunes et des moins jeunes de s’extirper de leur quotidien pour (ré)apprendre à vivre dans une simplicité relative (nous avons quand même internet, l’électricité, etc). Souvent, j’entends les personnes nous dire que notre lieu leur permet de se ressourcer, de prendre du recul sur eux-mêmes, parfois ils sont inspirés pour se lancer dans une démarche similaire.
Ce qui fait le plus de sens, c’est le partage de ce que nous sommes et l’apprentissage de la vie en communauté.
J’ai le sentiment que nous n’arriverons jamais à la paix dans le monde si nous ne sommes pas capables de vivre ensemble, de communiquer de façon non-violente pour résoudre les éventuels conflits. En communauté, nous expérimentons cela au quotidien et nous le partageons.

5/ Que dirais-tu à des personnes en questionnement par rapport à leur travail  ?

L’expérimentation, sans aucune hésitation. Je pense qu’il faut se lancer dans toutes sortes d’initiatives, ici et ailleurs, maintenant et plus tard, j’invite toutes les personnes qui se posent des questions, qui s’interrogent sur ce qu’ils veulent pour eux mêmes à changer de pays, de boulot, d’activités, à prendre une année pour devenir maraîcher, menuisier, moines ou même vacancier !
Ce qui m’a aidé moi, c’est de me retrouver dans un ailleurs où j’ai eu la liberté de me redécouvrir tel que j’étais vraiment, loin du conditionnement de mon quotidien, et d’avoir le temps, de prendre le temps de vivre. La vision de mon futur m’est alors apparue sans effort.
Je savais quoi faire dans ma vie sans même me poser la question, juste parce que je m’étais laissé le temps d’expérimenter.

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