Chemins de Traverse #31 – Lisa Duvillard

 Lisa, serial reconvertie, aujourd’hui développeuse régionale
chez Corecyclage

En quelques mots, qui es-tu ?

Après avoir tâtonné plusieurs années pour trouver ma voie, tout en vivant chaque expérience professionnelle avec plaisir, je suis depuis fin 2019 responsable de l’antenne locale de Corecyclage, heureuse et à ma place.


Quel est ton parcours ?

Diplômée d’un Master 2 LEA (langues étrangères appliquées, anglais italien) j’ai commencé ma carrière professionnelle en tant que tutrice pédagogique des stagiaires au Wall Street English. J’ai adoré ce premier emploi et y suis restée pratiquement 3 ans. Durant la dernière année, je passe en parallèle le CAP pâtisserie en candidat libre.
Je quitte le Wall Street en ayant un temps la volonté d’ouvrir un salon de thé, mais pour me rendre compte quelques mois plus tard que je n’ai pas les épaules pour mener à bien un tel projet.

Je deviens ensuite technico commerciale dans le BTP pour la zone Italie et Bénélux. J’y reste un an. Ce travail s’inscrivait pleinement dans les qualifications des mes études, j’étais bien payée, mais le long trajet quotidien pour travailler en zone industrielle et surtout le manque de sens dans ce poste ont fait que je n’ai pas persévéré.

Ensuite, je décide de faire un break de quelques mois pour partir à l’étranger réaliser deux rêves : faire de la plongée en Mer Rouge, et de la danse africaine au Burkina Faso. Au retour du Burkina, par une géniale coïncidence, une amie me propose un petit CDD dans le salon de thé qu’elle a ouvert quelques mois plus tôt, en tant que pâtissière/serveuse. Parfait pour « atterrir en douceur » après l’Afrique. Le CDD se transforme en CDI et j’y reste au final 1 an et demi. Je retrouve ce que j’avais adoré au Wall Street English : le contact facile avec les clients. Pendant cette année et demie, je créé en parallèle une marque textile à base des tissus ramenés de mes voyages au Burkina, Timini, et dont une partie des bénéfices finance une association de protection de l’environnement/éducation des femmes là bas.
En quittant le salon de thé, je décide que mon prochain emploi sera dans l’ESS et la transition écologique ou ne sera pas.


Comment est venu ton désir de changement ? Et quel a été ton déclic ?

C’est un désir de longue date. J’ai toujours eu ce fil rouge de souhaiter œuvrer dans la protection environnementale et notamment depuis mon stage de M2 chez Legambiente, la principale association environnementale italienne.
En 2016, pendant les vacances d’été, je lis le livre « Demain » et c’est le déclic. Moi aussi je veux que mon travail ait un sens et qu’il soit utile à la société. Mais plus facile à dire qu’à faire. Et l’environnement c’est vaste, puis à part mes engagements personnels dans des associations, je n’ai pas vraiment les connaissances suffisantes pour intégrer le milieu. Des barrières qui me font repousser le changement à plus tard.
En été 2018, une marque textile lyonnaise, fabricant des sacs à dos à partir des sacs plastiques abandonnés du Burkina me propose d’aller diriger là bas l’unité de production. Travailler pour cette marque engagée, j’étais plus que motivée, malheureusement les fonds nécessaires ne sont pas débloqués et le projet est abandonné.


Qu’est-ce qui t’a permis de passer de l’envie à l’action ? Quels ont été tes leviers ?

Je rejoins courant 2018 « The Maze » : un dispositif d’accompagnement vers l’emploi, comprenant coaching, séances de co-développement, accès aux espaces de coworking.
Lors d’une séance de co-developpement, c’est mon sujet qui est choisi. Ma problématique était « suis-je légitime pour intégrer le secteur du développement durable ? »
Et là, la force du collectif produit son effet : pendant une heure et demie j’ai répondu aux questions du groupe, et j’ai ensuite accueilli tous leurs retours, bienveillants, dynamisants. C’était un grand « OUI je suis légitime ! »
Suite à cette séance j’ai retravaillé à fond mon CV/lettre de motivation, répondu à une offre de développeuse régionale d’un projet dans le développement durable, EcoMégot, et j’ai été retenue.

Quels freins as-tu rencontrés ? Et comment les as-tu surmontés ?

En arrivant sur ce poste, beaucoup d’aspects étaient nouveaux pour moi (création et tenue d’un budget, relation entreprises/public, gestion d’une équipe, etc) mais les dirigeants m’ont fait confiance et avec la motivation, la montée en compétence a suivi.


Aujourd’hui, où en es-tu ? Et qu’est-ce qui fait sens pour toi dans ta vie pro/perso ?

Je suis toujours développeuse régionale d’un projet dans l’ESS/développement durable, mais pour une autre structure. Je travaille désormais pour Corecyclage, spécialisé dans le réemploi de mobiliers des entreprises, que nous redistribuons ensuite gratuitement aux associations et structures de l’ESS du territoire.

L’impact concret social et environnemental est là, et ça me booste au quotidien.


Quels conseils donnerais-tu à des personnes actuellement en questionnement ?

Oser avant d’attendre que toutes les planètes s’alignent. Rencontrer des gens à qui parler de son projet, s’entourer !

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